mardi 17 février 2015

Méditation pour l'entrée en Carême

Méditation pour l’entrée en Carême

Le Carême nous rappelle les quarante ans de marche du peuple hébreu à travers le désert et les quarante jours de Jésus au désert où il fut tenté par le Démon. C’est en souvenir de ces évènements que l’Eglise propose de vivre ce temps dans le partage, la prière et le jeûne afin de bien se préparer aux fêtes pascales.
Ces pratiques proviennent du Judaïsme. Ce sont les trois piliers du Judaïsme.
L’aumône ou le partage nous appelle à nous déposséder de quelque chose qui nous appartient, et auquel nous tenons peut-être, pour le donner à celui qui est dans le besoin. Chacun de nous est riche de quelque chose. Quand on parle de richesse, on pense souvent au matériel. Il n’y a pas que cela. On peut aussi être riche spirituellement (de la foi en Dieu) ou de certaines qualités. C’est tout cela que Dieu nous demande de partager. Par exemple: donner de son temps à quelqu’un qui vit dans la solitude peut lui faire beaucoup de bien. D’où la nécessité dans notre établissement d’être à l’écoute de tous particulièrement les plus fragiles.
La prière est peut-être la pratique la moins courante dans notre contexte. Ceci est compréhensible du fait des exigences qu’elle appelle. Prier n’est pas facile. Dans l’Evangile, Jésus énumère certaines dispositions pour mieux prier : il faut « se retirer », « fermer la porte » (Mt 6,6). Bien sûr pour vivre un profond cœur à cœur avec Dieu, il faut être loin du bruit, des agitations et des distractions de notre monde. Avouons-le, à ce propos, nous avons du chemin à faire car nous vivons dans un monde où plusieurs d’entre nous particulièrement jeunes sont accaparés par le bruit. Il est bon d’oser faire silence de temps en temps pour écouter la voix de notre coeur. C’est là que Dieu nous parle.
Le jeûne est la troisième pratique et sans doute la moins répandue aujourd’hui parmi les chrétiens. Il consiste à se priver volontairement de nourriture particulièrement pendant le Carême. Ceci est difficile voire insensé pour une société de consommation comme la nôtre. Par ce geste, nous nous unissons au Christ qui est resté quarante jours dans le désert sans manger ni boire. Le but est de rester libre par rapport aux choses matérielles pour mieux nous unir à Dieu qui est le Bien suprême.   
Que ce Carême nous permette de nous libérer de tout ce qui nous encombre pour nous donner tout au Christ afin de pouvoir nous donner tout à tous. 

Abbé Alphonse Katime FAYE

Prêtre référent du CSND